« Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. Jour après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidument le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur. Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Et chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés » Ac 2 :42, 46-47
La catéchèse est essentiellement l’offre d’une mise en relation et destinée pour aider les personnes et les communautés à comprendre la foi chrétienne, à la vivre et à se l’approprier de manière personnelle. C’est une manière d’être et de se reconnaitre en communion avec la personne de Jésus-Christ, avec le Dieu dont il est témoin et, par la, avec les autres.
La catéchèse indique la manière de mettre en pratique la foi, l’espérance et la charité au sein de la communauté chrétienne qui croit, vit et célèbre. Elle contribue ainsi à faire émerger la communauté dans la cité des hommes et pour eux, des communautés chrétiennes vivantes qui témoignent de la grâce de Dieu manifestée en Jésus-Christ.
« Si tu sens un souffle du ciel, un vent qui secoue les portes, écoute la voix qui t’appelle, qui t’invite à marcher plus loin. C’est un feu qui s’allume et qui met dans l’attente, et qui, fait surgir l’espérance d’aimer….Ils était des pauvres hommes, comme moi, comme toi; ils avaient jeté les filets dans le lac, ils avaient perçu les taxes aux portes de la cité. Je me souviens, parmi eux aucun n’était docteur, et celui qu’ils appelaient Maître était mort et enseveli… » Chant de Kiko Arguello
Le Mystère Pascal et la redécouverte de l’initiation Chrétienne
Le Mystère Pascal est le centre et la source de la vie chrétienne, vécu et célébré par d’une manière prééminente dans le Triduum Sacré par lequel l’année liturgique se remplit de lumière. Le Mystère Pascal est la fondation du néo-catéchuménat et vue comme la redécouverte de l’initiation chrétienne.
Qu’est-ce que le Chemin Néocatéchuménal?
Un itinéraire de formation Catholique valide pour notre société et notre temps, d’après Jean-Paul II. Le Chemin Néocatéchuménal est au service des Évêques comme une forme d’implantation diocésaine de l’initiation Chrétienne et de l’éducation de la foi, conformément aux indications du Concile Vatican II et le Magisterium de l’Église.
(…) « Quelle joie et quelle espérance vous nous donnez par votre présence et par votre activité!...Nous savons que dans vos communautés vous vous efforcez à comprendre et développer les richesses de votre Baptême et les conséquences de s’appartenir au Christ. »
(…) « Vivre et promouvoir ce réveil, c’est ce que vous appelez une sorte de vie « d’après-baptême » qui pourra produire de nouveau, dans les communautés chrétiennes actuelles, des effets de maturité et d’approfondissement que, dans l’Église Primitive, on voyait réalisés dans la période « préparatoire » au baptême » (Paul VI aux Communautés Néocatéchuménales, Audience Générale, le 8 mai 1974)
La Catéchèse Initiale du Chemin Néocatéchuménal
Le Néocatéchumenat débute dans la paroisse par l’initiative du Presbytre, avec une catéchèse kérygmatique, appelée la catéchèse initiale, à travers laquelle, sur une période de deux mois, on expérimente le Tripode : Parole, Eucharistie et Communauté. Ces catéchèses sont divisées en trois parties :
- L’annonce du kérygme qui appelle à la conversion et à la foi. La conversion est scellée par la célébration du sacrement de la Pénitence. Ce sacrement célébré périodiquement maintient les individus et la communauté dans la conversion.
- Dieu a préparé le Kérygme à travers l’histoire du salut (Abraham, Exode, etc.) dans lequel Il a perçu les clés de l’interprétation requise pour l’écoute et le discernement des Saintes Écritures. Le but c’est de voir en Jésus-Christ l’accomplissement des Écritures et de placer les faits de notre histoire personnelle sous la lumière de la Parole. Cette initiation de la Parole est fixée dans la célébration de la Parole, durant laquelle, les participants reçoivent la Bible de la main de l’Évêque, garantissant l’authenticité de l’interprétation. La communauté, désormais, se réunisse chaque semaine pour une célébration de la Parole.
- Le kérygma dans les sacrements et la communauté : les catéchèses culminent dans la convivence avec une célébration de l’Eucharistie. Cette célébration, préparée par les catéchistes, aide à découvrir la splendeur pascale soulignée par le Concile Vatican II et à entraîner une vie de communion avec les frères. En effet, aucune communauté Chrétienne ne peut être bâtie si elle n’est pas enchaînée dans la célébration de l’Eucharistie. De là, toute l’éducation envers l’esprit de la communauté débute.
La célébration de l’Eucharistie accompagnera la communauté tout au long de son itinéraire. Le modèle de la communauté néocatéchuménale c’est la Sainte Famille de Nazareth, en laquelle la Parole de Dieu, fait homme, devient un adulte, croissant dans la sagesse, l’âge et la grâce, par soumission à Joseph et Marie. Dans la communauté, les néocatéchumènes deviennent adultes dans la foi, grandissent dans l’humilité, la simplicité et la louange, en soumission à l’Église.
L’Eucharistie et la petite Communauté Néocatéchuménale
(…) « Je pense qu’il y a une façon de reconstruire la paroisse basée sur l’expérience Néocatéchuménale. Elle est authentique et consistante avec la vraie nature de la paroisse, parce que comme chacun de nous Chrétien grandit dans son baptême, ainsi que la communauté Chrétienne grandit naturellement du baptême. L’Église grandit du baptême, elle grandit dans l’Eucharistie, oui, mais elle grandit du baptême, parce que il n’y a pas d’Eucharistie sans baptême. (Jean-Paul II, le 31 décembre 1998.)
L’Eucharistie est essentielle au Néocatéchumènat parce que c’est un catéchuménat post-baptismal, vécu dans des petites communautés. En effet, l’Eucharistie amène l’initiation Chrétienne à sa plénitude. Les néo-catéchumènes célèbrent l’Eucharistie dans des petites communautés afin d’être initiés graduellement, dans la plénitude, par une participation active et consciente dans les mystères divins, conformément à l’exemple du Christ, qui, pour la multiplication des pains, a rassemblé le peuple dans des groupes de cinquante. Cette coutume, a produit de riches fruits par son affermissement pendant plus de trente ans de praxis du chemin. Les néo-catéchumènes sont aussi instruits graduellement dans la dévotion Eucharistique hors de la Messe, par des adorations nocturnes, la récitation du Chapelet et des pratiques pieuses dans la Tradition Catholique.
Pourquoi L’Eucharistie est-elle la source et le sommet de la vie des néo-catéchumènes?
En focalisant l’initiation Chrétienne tout d’abord sur le Mystère pascal, particulièrement sur le renouvellement liturgique proposé par le Concile Vatican II, le chemin Néocatéchuménal cherche à faire l’usage de la lumière qui éclaire la totalité de la liturgie. Pour qu’elle devienne une vie, cette lumière devrait s’accompagner par l’expérience d’une liturgie vivante, par l’écoute de la Parole et par la communion avec le corps et le sang du Christ, donc par une Eucharistie qui nous attire plus que jamais vers le Ressuscité, de qui nous savourons déjà ses premiers fruits. Afin que les néo-catéchumènes connaissent que cela est un passage des morts et du Christ ressuscité pour eux, ils doivent d’abord être suscités par la réalité qu’ils sont pécheurs. Plus les néo-catéchumènes sont conscients de leur faiblesse, plus ils vont manifester que la victoire sur leurs péchés vient du Christ et non de leur propre force. L’expérience dans la vie quotidienne de la victoire du Christ ressuscité les prépare à célébrer l’Eucharistie et, en retour, ce mémorial de la mort et la résurrection du Christ célébré dans l’Eucharistie leur donne la grâce d’aimer comme Jésus Christ a aimé.
Dans sa dimension de sacrifice de louange, l’Eucharistie est le sommet vers lequel nous parcourons, d’une Eucharistie à l’autre, jusqu’à ce que notre vie entière devienne eucharistique, ça veut dire, une liturgie de sainteté vécue sur l’autel de la croix de notre histoire personnelle. « Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à vous offrir vous-même en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu : c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre. » (Rm 12 :1) Cette expérience devient le sommet quand elle est vécue par la communauté dans son ensemble. La communion dans le corps et sang du Christ devient alors un signe quand il existe une communion entre les frères. C’est par cela qu’elle constitue le Corps Mystique du Christ : « mais si nous marchons dans la lumière comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres.. » (1Jn 1 :7) c’est à travers ces signes d’amour et d’unité que la communauté devient missionnaire et qu’elle soulève le questionnement nécessaire par lequel le Christ Jésus peut être annoncé. « A ceci, tous reconnaitront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13 :35).
Le nouvel homme et le Sermon de la Montagne
Comme les néo-catéchumènes grandissent dans la foi, les signes de la Koinonia (communion) commencent à se manifester : ne pas juger, ne résiste pas au mal, mais plutôt pardonner et aimer son ennemi. Koinonia se manifeste aussi par l’aide apportée aux nécessiteux, le soin des malades, les souffrants et les personnes âgées, ainsi que le support à ceux qui sont en mission. Les néo-catéchumènes sont graduellement formés à un esprit profond de communion et d’aide mutuelle.
Le Chemin Neocatéchuménal est donc offert comme un instrument capable de soutenir la paroisse quant à sa mission ecclésiale de devenir sel, lumière et levain pour le Monde, et de paraitre devant les hommes comme le Corps visible du Christ ressuscité, le sacrement universel du salut. « Donc, découvrir la profonde dynamique de notre foi, c’est découvrir le contenu plénier de notre baptême et découvrir ainsi ce que veut dire être chrétien, croyant (…) les sacrements ouvrent la voie à l’Esprit Saint qui agit dans nos âmes, dans nos cœurs, dans notre humanité, dans notre personnalité; Il nous construit de nouveau, Il crée un homme nouveau. Donc, ce chemin de la foi, du baptême redécouvert doit être Chemin de l’Homme Nouveau » (Jean-Paul II, le 2 novembre 1980)
La formation continue dans une petite communauté
Une fois achevé de son itinéraire de la redécouverte de l’initiation Chrétienne, la communauté Néocatéchuménale entre dans le processus de la formation continue dans la foi : affirmée par une célébration hebdomadaire de la Parole et de l’Eucharistie, dans l’amour fraternel, elle devient activement intégrée dans le travail pastoral de la paroisse communautaire, afin de donner des signes d’amour et de unité pour appeler l’homme contemporain à la foi.
(…) « Je ne peux pas ne pas souligner, avec joie intime, que votre souci pour l’évangélisation vous pousse surtout vers les familles. La famille n’a-t-elle pas besoin, en ce temps, d’être à nouveau évangélisée pour qu’elle redécouvre son rôle de cellule primaire de la Communauté Chrétienne, Église domestique, à l’intérieur de laquelle il est possible de vivre l’expérience primordiale de la rencontre avec Dieu? » (Jean-Paul ii, le 3 janvier 1991)
(…) « Vive le Chemin! Que votre témoignage ferveur pour l’Évangile et pour le renouvèlement catéchétique fait renaitre toutes les communautés Chrétiennes, soit paroissiales ou autres, et que cela aide au renouvellement avec vigueur une formation véritable de la vie Chrétienne. » (+ Cardinal Marc Ouellet, Archevêque du Québec, Messe d’Action de Grâce pour l’Approbation du Statut du Chemin Néocatéchuménal, le 22 juin 2003)